Ralf Krömer

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Par quoi ou comment avez-vous été amené à travailler dans les  domaines du Congrès ou à vous y intéresser ?

J’ai commencé très tôt dans mes études des mathématiques à m’intéresser à l’aspect philosophique. On attribue souvent aux mathématiques un statut de certitude inédit par rapport aux autres sciences. Et pourtant, j’avais souvent le sentiment qu’elles sont, du fait de l’énorme effort d’initiation qu’elles exigent, une science très hermétique, presque ésotérique, incompréhensible pour beaucoup de gens pourtant intelligents et éduqués. J’ai donc décidé de me joindre à l’effort collectif de mieux ­comprendre, ­historiquement aussi bien qu’épistémologiquement, le ­processus de connaissance mathématique, et son statut dans le ­système de la connaissance humaine.
Là, j’ai été particulièrement attiré, il y a douze ans maintenant, par les Archives Poincaré de Nancy, ­notamment leur ­fondateur et ­ancien directeur Gerhard ­Heinzmann. La vie ­professionnelle m’ayant hélas conduit ailleurs (géographiquement et ­intellectuellement) entretemps, je garde tout de même des liens forts avec cette équipe et ses préoccupations. Quand Gerhard avait accepté la tâche d’accueillir cet énorme Congrès à Nancy, je me suis tout de suite dit qu’il faut que j’y participe.

Que vous a apporté votre participation au Congrès ?

On dit parfois que les congrès de cette taille n’apportent pas ­beaucoup parce qu’on se perd dans la masse. Or, dans mon cas, les apports du Congrès excédaient de beaucoup la simple ­occasion (déjà valable comme apport en tant que tel) de ­présenter un ­travail récent et le discuter avec des experts compétents. C’était surtout la rencontre avec des collègues du monde entier et la ­discussion avec eux sur les questions les plus diverses qui m’a donné de ­nouvelles idées et orientations pour ma recherche. Là, c’est souvent l’échange informel sur les actualités qui compte le plus : sur quoi travaille maintenant tel et tel collègue, quel livre vient de sortir, quelle thèse se prépare. Et puis, la participation au Congrès m’a apporté beaucoup sur le plan personnel : revoir des très bons amis et une ville où j’habitais et qui fait depuis l’objet de ma nostalgie.

Que pensez-vous de votre portrait ?

Je le trouve très réussi, à la fois flattant et honnête. J’ai un très bon souvenir du «shooting» avec Olivier Toussaint qui savait très bien comment arriver au résultat qu’il désirait.

 

Ralf Krömer - Universität Siegen